Transport à la demande : une expérience qui avance (article NR)
Publié le 27 Janvier 2011
Facile, pas cher, et qui peut rapporter gros en satisfaction des usagers : le transport à la demande de Route 41 demande surtout à être mieux connu. Destiné à tous les habitants des communes rurales isolées, le transport collectif à la demande est essentiellement utilisé par les personnes âgées. - (Photo dr)
Nous, on était contre l'an dernier, à cause du coût estimé du service. Mais à ce prix-là, je peux vous dire qu'on sera pour ! L'intervention d'Agnès Thibault, élue de la communauté de communes Sologne des Rivières, a suscité une éclosion spontanée de sourires sur les visages des promoteurs de cette expérience de transport à la demande, Maurice Leroy y compris.
Un coût très faible pour un service très concret
Il est vrai que le premier bilan (voir ci-dessous), présenté lundi matin au conseil général, est particulièrement séduisant. En tout cas, sur le plan du coût pour les communautés de communes partenaires : « On avait imaginé que ça pourrait coûter dans les 10 à 15.000 € à l'année, avoue Michel Chadenas, président de Val de Cher Saint-Aignan, et ça va nous revenir à environ 600 € en 2010 ! Ce n'est presque rien, pour un service concret rendu aux citoyens de nos communes les plus rurales. »
L'argument est de poids. Il n'est pas le seul. Christophe Salvat, le directeur général adjoint en charge du projet en témoigne, le transport à la demande génère aussi du lien social : « Des gens qui l'utilisent pour se rendre au marché ont fait connaissance, et pris l'habitude de se retrouver dans le minibus chaque semaine, d'échanger, c'est au moins ausssi important que le besoin de déplacement » insiste-t-il.
Il y a quand même des choses qui ne marchent pas dans cette expérience. En premier lieu, le service de desserte des complexes sportifs et autres lieux de loisirs le mercredi après-midi, initialement pensé en direction des plus jeunes : fréquentation proche de zéro.
Plus embêtant, le peu d'utilisation du service par les demandeurs d'emploi, alors que l'absence de moyen de déplacement les pénalise souvent. Le constat mérite qu'on s'y penche, pour adapter l'offre.
Autre souci, les zones d'attractivité situées hors département : emmènera-t-on les Beaucerons à Orléans ? « Faites-nous une demande écrite, et on étudiera la question avec nos voisins » répond Maurice Leroy. La souplesse, c'est le mot d'ordre du transport à la demande de Route 41.
Catherine Simon
Chiffres-Clefs
> 10 communautés de communes sont dans l'expérience : Val de Cher Saint-Aignan et Perche vendômois depuis avril 2010, Beauce et Forêt, Beauce Val de Cisse et Haut-Vendômois depuis juillet, du Cher à la Loire, Cher et Sologne, Beauce et Gâtine, Coteaux de la Braye et Pays de Ronsard depuis octobre.
> 706 personnes ont été transportées.
> 300 services ont été réalisés.
> 4.600 km ont été parcourus.
> 4.000 € ont été dépensés au total (estimation de 8.000 € en année pleine), dont la moitié à la charge du conseil général, soit un coût moyen de 400 € par communauté de communes.
> 1 €est le coût moyen du kilomètre payé aux prestataires, pour un trajet calculé du domicile de la personne au point d'arrêt du minibus.
> 1 sur 3, c'est en moyenne le nombre de demi-journées où ce service est déclenché.
Source : Nouvelle République du Centre-Ouest